La Quête du bonheur : Bienheureux…
Ce qui met en route c’est l’amour de Dieu. Sans l’amour de Dieu, l’homme ne garderait pas Sa Parole et n’aurait pas le goût de la mettre en pratique. La parole du Christ culmine dans le sermon sur la montagne. Les béatitudes décrivent le Christ lui-même et à travers lui le mystère même de Dieu et son amour kénotique.
5. Aussitot, ils l’ont suivi
Les premiers disciples de Jésus sont ces pauvres qui ont tout quitté pour le suivre. C’est à eux qu’il va adresser l’enseignement sur les béatitudes, enseignement qui suit l’appel des disciples et les qualifie de bienheureux.
C’est en effet par la réponse à un simple appel qu’ils l’ont suivi. Lorsque Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères Simon et André qui jetaient un filet dans la mer car ils étaient pêcheurs. Il leur a dit « suivez- moi » et aussitôt, ils laissèrent les filets et l’ont suivi (Mat 4).
Laisser les filets, c’était laisser leur outil de travail, leur sécurité, le moyen de gagner leur vie pour être indépendant, pour assumer leur subsistance et celle de leur famille. Aussitôt ils ont accepté de tout quitter et de devenir dépendants de Jésus, disciples du maître, obéissants à Sa volonté, renonçant à leur volonté propre.
Avançant un peu, Jésus vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée et Jean, son frère qui étaient dans une barque avec leur père et leurs compagnons. Jésus les appela et aussitôt ils laissèrent la barque avec leur père et leurs compagnons. Pour suivre le Christ, ils ont quitté leurs proches et renoncé à leurs attachements affectifs, à la joie du travail d’équipe. Ils ont reconnu en Jésus ce que leur coeur cherchait, au-delà de tout ce que l’existence a pu leur apporter.
Plus tard, il appellera Matthieu qui était assis au bureau des péages, en lui disant : suis-moi et aussitôt Matthieu le suivit. C’était quitter un poste de responsabilité qui devait être prospère et lui assurer une sécurité financière. Quelles démarches et quel parcours avait-il du faire pour accéder à cette situation ? Beaucoup dans le monde cherchent à accéder à des postes de responsabilité ou à gagner plus d’argent. Mais peut-être Matthieu a-t-il vu les limites de ce à quoi il avait aspiré, peut-être a-t-il pu vérifier que l’argent ne fait pas le bonheur et que les satisfactions matérielles ne comblent pas ?
A travers ces trois appels, il nous est montré différents aspects de cette pauvreté en esprit, dont Jésus nous parle. Les disciples étaient prêts, c’est pourquoi aussitôt ils ont tout quitté. Nous pourrions retrouver là le vieil adage selon lequel, lorsque le disciple est prêt, le maître arrive. Le pauvre en esprit est celui qui peut dire avec le psalmiste : « mon coeur est prêt, ô Dieu, mon coeur est prêt ». Il est dans un état de disponibilité intérieure, son coeur aspire à l’essentiel, à l’unique nécessaire : la relation avec le Seigneur et maître de sa vie.
Cette disposition du coeur, même si chacun la porte en soi, met du temps à s’affermir jusqu’à devenir une détermination. Seule cette détermination nous sauve de nos attachements, de nos hésitations, de notre ambivalence. Dans les trois exemples qui nous sont donnés dans les Evangiles, nous voyons que suivre Jésus signifie quitter les attachements : attachement à l’indépendance ou à la volonté propre, attachement aux relations affectives, attachement à l’argent et aux sécurités matérielles.