La Quête du bonheur : Bienheureux…
Ce qui met en route c’est l’amour de Dieu. Sans l’amour de Dieu, l’homme ne garderait pas Sa Parole et n’aurait pas le goût de la mettre en pratique. La parole du Christ culmine dans le sermon sur la montagne. Les béatitudes décrivent le Christ lui-même et à travers lui le mystère même de Dieu et son amour kénotique.
6. Jésus appelle chacun à la liberté intérieure
Jésus appelle chacun à la liberté intérieure. Il est venu libérer les captifs, défaire les chaînes qui aliènent au passé et restaurer l’homme dans sa liberté originelle : celle des enfants de Dieu.
Si nous méditons sur les épreuves que nous avons du traverser, nous sommes amenés à découvrir qu’elles ont un fil conducteur : nous amener vers la liberté intérieure. Au cours de notre vie, nous avons à vivre de nombreux deuils, de nombreuses séparations, autant d’étapes vers cette liberté, liberté qui est la condition de l’amour véritable.
C’est par amour de Dieu que les disciples ont accepté de tout quitter pour suivre Jésus. C’est par la vertu de cet amour qu’ils ont reçu la grâce de devenir libres par rapport aux séductions du monde, par rapport aux volontés de possession, de pouvoir et de jouissance des biens de ce monde. C’est par la reconnaissance de ce qui est, de Celui qui est le chemin, la Vérité et la Vie, qu’ils sont devenus libres, libres pour aimer, aimer pour connaître véritablement.
Jésus veut nous conduire vers cette liberté intérieure afin que nous puissions goûter à une paix et à une joie qui ne sont pas de ce monde, donc non dépendantes des circonstances et des conditionnements. L’amour de Jésus se cache derrière chaque épreuve. Si nous essayons de le discerner et d’être attentif au pas que le Seigneur veut nous faire franchir, cela procure une grande libération au sein de l’épreuve. Cela lui donne du sens, au moins celui de progresser sur la voie.
Il y a quelques mois, ayant vécu un temps de partage avec un ami, moine bouddhiste, celui-ci me raccompagnait à mon véhicule. Je lui parlai alors de quelques difficultés crucifiantes que je traversais, ce à quoi il me répondit avec simplicité : « c’est dans ces moments-là qu’il nous faut savoir si nous sommes déterminés dans notre chemin ou si nous accordons quelque importance à nos attachements, à nos critères et à nos idées préconçues ». C’était une belle manière de m’inviter à lâcher prise, c’est-à-dire à faire confiance, donc à me décrisper par rapport à mes peurs et aux désécurisations provoquées par les épreuves.
Certainement, être pauvre en esprit, c’est savoir accueillir avec joie ce qui vient comme étant l’expression de la pédagogie divine et en faire une occasion de croissance. Accueillir ce qui vient, c’est aimer la voie proposée par le Seigneur, plus que la volonté aveugle du moi. L’épreuve, bien souvent, nous renvoie à nos limites, à notre fragilité, elle nous dépouille de tout recours afin de nous donner les possibilités de faire confiance, donc de désirer retrouver la relation avec Celui qui est fidèle.
Dans la parabole du fils prodigue (Luc 15), il nous est clairement montré que c’est après avoir été réduit à l’état d’extrême dépouillement, après avoir désespéré de pouvoir s’en sortir tout seul, qu’il rentra en lui-même et se souvint de la maison de son Père. C’est dans cette situation extrême qu’il prit conscience de la valeur de ce qu’il avait abandonné. Il revint alors vers son Père non plus dans un esprit de revendication mais dans un esprit de pauvreté, d’humilité et il reçut au-delà de ses espérances.
Tant que nous aurons quelque chose à perdre, nous aurons des attachements, donc des résistances. Que nous soyons attachés par une grosse corde ou par une simple fil, nous sommes liés, donc pas libres.