La Quête du bonheur : Bienheureux…
Ce qui met en route c’est l’amour de Dieu. Sans l’amour de Dieu, l’homme ne garderait pas Sa Parole et n’aurait pas le goût de la mettre en pratique. La parole du Christ culmine dans le sermon sur la montagne. Les béatitudes décrivent le Christ lui-même et à travers lui le mystère même de Dieu et son amour kénotique.
4. Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux
Au tout début de sa vie publique, Jésus commença à prêcher et à dire : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche » (Mat 4/17). C’est dire que l’entrée dans le Royaume suppose une conversion du coeur par laquelle l’homme puisse se rendre accessible à l’amour de Dieu.
Car ce n’est pas la miséricorde divine qui manque à l’homme mais la juste disposition du coeur pour l’accueillir. Lorsque Jésus dit bienheureux les pauvres en esprit ou bienheureux les doux, il nomme les attitudes intérieures propices au bonheur. Par les Béatitudes, le Seigneur va montrer le chemin, ouvrir les portes du Royaume, donner les clés d’accès. Il va renverser complètement l’ordre des valeurs en nommant bienheureux les pauvres, les affligés, les persécutés.
Jésus a commencé sa vie publique en proclamant « le Royaume des cieux est proche ». Il va ensuite le comparer à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache et dans sa joie va vendre tout ce qu’il a et achète ce champ (Mat 13/44). Il va le comparer aussi à une perle de grand prix. Le marchand qui l’a découverte est allé vendre tout ce qu’il avait pour l’acheter (Mat 18/45).
Sur la montagne, il proclame bienheureux les pauvres en esprit car le Royaume des cieux est à eux. Les pauvres en esprit sont donc ceux qui ont accepté de tout vendre pour acquérir la perle précieuse, le grand trésor, ceux qui ont accepté de tout quitter, de tout abandonner pour devenir disciples de Jésus. Ils n’ont pu prendre cette décision que parce qu’ils ont reconnu en Jésus la perle précieuse, le Messie. C’est par un attachement à un plus grand bien qu’ils ont pu s’affranchir de leurs biens. S’ils ont tout quitté c’est qu’ils éprouvaient un manque, une insatisfaction, c’est qu’ils avaient soif. Soif de vie, soif de sens, soif de liberté intérieure, soif de plénitude, soif d’amour. Les pauvres en esprit sont des êtres qui ont soif et qui mettent toute leur espérance en Dieu. Ils sont comme des pèlerins vers un but et ce but est dans le prolongement de l’aspiration de leur coeur et cette aspiration est comme une mémoire du futur, une espérance dans l’impossible communion d’amour qui seule peut combler leur coeur. Les pauvres en esprit sont des hommes en marche qui ne peuvent se résigner à mettre leur confiance dans les richesses terrestres, dans les installations, dans les tentations de sécurités. Ils ont le goût de l’éternité, c’est pourquoi ils ne peuvent se complaire dans les compensations et dans l’autosuffisance.
Pauvres de coeur, ils sont mendiants en Esprit, appelant sans cesse Celui qui peut ouvrir leur espace intérieur aux dimensions de leur soif. Ils se savent pauvres, c’est pourquoi ils mendient la grâce divine qui seule peut faire accéder au Royaume. Mais, qu’est-ce le Royaume sinon la Grâce du Saint Esprit, affirmait Saint Séraphim de Sarov.