Le pardon : pour rompre avec une logique meurtrière
Notre civilisation et bien d’autres avant nous, ont été fondées sur le meurtre. Qu’il nous suffise de rappeler la civilisation égyptienne, l’empire romain, l’empire mongol,…et tous les génocides qui ont eu lieu dans l’histoire.
La logique meurtrière est à l’oeuvre partout, elle éclabousse nos écrans de télévision, nos journaux à tel point qu’elle fait partie de notre univers et alimente la violence et la haine en permanence. Sans cesse il nous est montré combien la violence engendre la violence par la force du mimétisme. La loi de la répétition est à l’oeuvre sans que l’on puisse lui entrevoir un terme.
Est-il possible de briser la logique meurtrière, de rompre avec la fascination du mal, avec l’enchaînement et le déchaînement de la violence ? Est-il possible de sortir de la répétition et de l’inertie du passé, des mécanismes inconscients mis en place par l’enfant blessé qui est en chacun de nous ?
Père Philippe Dautais
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4.L’homme est libre des déterminismes et des conditionnements
Est-ce à dire que nous soyons définitivement conditionnés par le vécu de l’enfance ? Certes non.
Déjà, heureusement, il est établi qu’un enfant maltraité ne devient pas de manière obligé un parent maltraitant. Par la grâce de Dieu, un chemin de conscience fait rompre les schémas mimétiques. L’amour est plus fort que la mort.
Dans le récit du 4e chapitre de la Genèse l’intervention divine vient affirmer notre capacité de liberté. La pédagogie divine nous enseigne que nous pouvons exercer une libre capacité de réponse face aux événements et aux sollicitations de la vie. Même si cette liberté est altérée, aliénée par différents conditionnements, elle n’en demeure pas moins une disposition fondamentale de l’homme qui peut s’exercer à tout moment. La liberté de l’homme n’est jamais détruite.
Si nous regardons dans notre vie passée, nous constatons que nous n’avons pas su faire différemment de ce que nous avons fait, mais en même temps, la liberté de choix s’est toujours proposée à nous.
Lors de témoignages, combien de fois nous pouvons entendre ou lire : « Je sais que j’avais le choix ». Dans le récit de personnes ayant été victimes d’un accident grave, il est très souvent mentionné qu’il fut donné le choix entre la vie et la mort. Ayant choisi la vie, la situation clinique s’était rapidement améliorée. « Je mets en face de toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin que tu vives toi et ta postérité ». (Deut. 30/19)
De même, face à l’offense chacun est libre soit d’entrer dans la spirale du ressentiment puis de la vengeance soit de s’ouvrir au pardon.
La liberté permet l’exercice de la responsabilité. Si nous ne sommes pas responsables de ce qui nous arrive, nous avons par contre la pleine responsabilité de notre attitude, de notre disposition du c?ur, de notre libre réponse aux évènements.
Comme nous venons de le voir la seule alternative à la vague déferlante de la violence et de la vengeance est le pardon.