Metanoia5

Sainte Croix centre d'étude et de prière orthodoxe

La metanoia : Premiers pas sur le chemin de la guérison

Le mot métanoïa est traduit par « pénitence » ou par « repentir », mots devenus suspects en occident tant ils sont entachés d’une spiritualité doloriste. Métanoïa signifie « au-delà du noûs », au-delà de l’intellect, de notre raison rationnelle et se rapporte à un mouvement de conversion ou de retournement par lequel l’homme s’ouvre à plus grand que lui-même en lui-même. Le repentir est une ré-orientation du désir qui s’exprimait par rapport au monde et qui maintenant est orienté vers Celui qui est Source de désir en nous car il est Source de vie.

Par Père Philippe Dautais

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5. La Métanoïa : clé d’accès à la nouveauté

L’esprit de Métanoïa est l’esprit de la communion où l’homme se donne totalement à Dieu qui se donne totalement.. Il consiste à tout remettre en Christ, depuis chaque souci du quotidien jusqu’à notre chemin même. Car c’est Lui qui nous mène à la victoire à condition qu’on Lui permette d’agir en nous. Ainsi le repentir ne concerne pas des moments de notre vie mais doit se comprendre comme un chemin de vie qui s’approfondit par et dans la prière.

Dans la prise de conscience de notre enfer intérieur, il y a le danger du repli sur soi vers le sentiment pathologique de culpabilité. Il est lié à une image négative de Dieu qui hante notre vieille conscience et nous fait redouter un Dieu vengeur, punisseur, « dur qui moissonne où il n’a pas semé et qui amasse où il n’a pas vanné » (Mt25/24).

L’homme dans l’univers morbide de la culpabilité est en rupture. Face à lui-même, livré aux dynamismes de l’inconscient, il se juge. Sa conscience morale, informée par la loi qui dénonce toute injustice, le convainc qu’il est fautif . L’homme en proie au délire de la faute sent sa vitalité faiblir, il en fait l’expérience presque physique, il se sent perdu, abandonné ; son horizon est totalement obscurci. Cette conscience de la faute peut revêtir une dimension particulière : celle de l’offense faite à Dieu. Offense qui rompt un lien, qui instaure une inimitié puisque l’offensé est en lui. Le plus souvent, identifiée au sentiment d’avoir mal agi, d’avoir manqué à une valeur, la personne porte un fardeau dont elle ne peut se libérer ni par les regrets, ni par les remords. Il peut naître un sentiment d’abandon qui, projeté sur Dieu donne l’impression qu’Il s’est détourné d’elle. Processus pathologique, mécanisme de la peur et du scrupule où la personne vit l’enfer de l’auto-accusation et s’enferme dans les conséquences de la faute.

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