Metanoia2

Sainte Croix centre d'étude et de prière orthodoxe

La metanoia : Premiers pas sur le chemin de la guérison

Le mot métanoïa est traduit par « pénitence » ou par « repentir », mots devenus suspects en occident tant ils sont entachés d’une spiritualité doloriste. Métanoïa signifie « au-delà du noûs », au-delà de l’intellect, de notre raison rationnelle et se rapporte à un mouvement de conversion ou de retournement par lequel l’homme s’ouvre à plus grand que lui-même en lui-même. Le repentir est une ré-orientation du désir qui s’exprimait par rapport au monde et qui maintenant est orienté vers Celui qui est Source de désir en nous car il est Source de vie.

Par Père Philippe Dautais

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2. La Métanoïa : réponse à un appel

La métanoïa n’est pas de notre propre initiative mais elle est une réponse à l’appel que Dieu ne cesse d’adresser à chacun au cœur de la vie existentielle : « Le Seigneur m’a appelé dès ma naissance » dit Isaïe (Is 49/1 ; Gal 1/15) ou « Nul ne peut venir à Moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jn 6/44). Cependant elle se fonde sur notre décision, sur notre libre réponse : « Fais-moi revenir et je reviendrai » (Jn 32/18). Ainsi elle nous introduit dans un dialogue qui était interrompu car Dieu était vécu comme un absent.

En ce sens, penser à Dieu ou sur Dieu, spéculer au sujet de Dieu est le fait de l’homme idolâtre, étranger au repentir. Car on ne pense qu’aux absents. Quand nous sommes face à l’autre, nous n’avons plus à penser à lui mais à le rencontrer. Comme le souligne le Père Sophrony, disciple du starets Silouane : Se repentir du péché n’est possible et approprié que là où existe une relation personnelle avec Dieu personnel. C’est dans la rencontre, dans la lumière divine que nous prenons conscience d’avoir blessé l’Amour, méprisé la relation.

 

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