Christ est ressuscité, en vérité il est ressuscité !
Nous sommes enfin arrivés en cette nuit de Pâques tant attendue cette année à cause des décalages, et nous voulons célébrer cette victoire du Christ sur la mort, victoire de celui qui a accepté librement de donner sa vie pour la rédemption de beaucoup, car le Christ n’a pas accepté la croix pour souffrir, Il n’a pas accepté la croix pour être victime mais pour libérer l’homme du joug du péché et de la mort. Il a accepté de mourir dans son humanité afin de restaurer la nature humaine, de l’ouvrir à la déification.
Le Christ a accepté de monter sur la croix en vue de la résurrection, de l’ascension et de l’envoi de l’Esprit Saint. Sur la croix le Christ a séparé le pêché du pécheur, Il a condamné le premier et il a sauvé le deuxième, il a condamné cette myopie qu’est le péché cette rupture d’avec Dieu pour restaurer la nature humaine et permettre à l’homme de retrouver cette dynamique d’accomplissement en vue de la déification.
Vous avez, en face de vous, l’icône de la résurrection que l’on vénère, elle est aussi sur les fresques. Ce n’est pas l’icône du Christ près du tombeau vide, mais la descente du Christ dans les enfers. Au moment où le Christ est mis au tombeau, mystérieusement, invisiblement, a l’insu de tous, Il descend dans les enfers et vient tendre la main à Adam, à l’homme, à tout homme qui se trouve sous l’emprise de l’enfer. Le Christ embrasse les ténèbres et dans ce mariage de la lumière et des ténèbres éclate la résurrection. Il nous montre le chemin, nous n’avons pas à repousser nos ténèbres, mais nous avons à accueillir, à embrasser, à épouser nos ténèbres et c’est alors qu’en nous, éclate la résurrection.
Vous avez entendu dans le prologue de St Jean que la lumière est venue et les ténèbres ne l’ont pas reçue, ce soir les ténèbres ont reçu la lumière et chacun peut être illuminé par le cierge qu’il porte devant lui. Celui-ci est le reflet de la lumière qu’il porte au dedans, car chacun est lumière de Dieu, crée a l’image de Dieu. Le Christ est venu nous rappeler cette dimension céleste, cette capacité de Dieu en nous, Il l’a restaurée et il est venu la faire éclater ce soir et c’est la résurrection ; résurrection qui est aussi l’avènement de la nouveauté. La nouveauté jailli de l’improbable, c’était totalement improbable, même si le Christ s’est montré victorieux de la mort par trois fois dans les Evangiles. Dans l’histoire humaine, c’est toujours de l’improbable que jaillit la nouveauté. Nous pouvons relever beaucoup d’évènements où tout semblait partir à la catastrophe, tout semblait perdu et l’improbable a jailli pour redonner l’espérance. Ce soir la vie triomphe de la mort, au cœur de l’improbable il y a le jaillissement de la vie. Nous pouvons appliquer cela à notre temps, l’appliquer à la réalité de chacun. Quand tout semble perdu, alors le Christ ressuscité apparaît triomphant et victorieux, Il manifeste que, en dernier lieu, c’est l’Amour et la vie qui triomphent ; Ce soir, nous célébrons la victoire de l’amour sur le péché, la mort et la haine.
La Résurrection du Christ est l’avènement de la nouveauté. Tout est inondé de lumière, le ciel, la terre et l’enfer. La lumière vient renouveler tout ce qui est usé, vieux, tout ce qui est inscrit dans les scénarios de répétition, dans les mêmes schémas aliénants qui conduisent l’être humain vers la mort. La nouveauté donne accès à un autre plan de vérité, à une autre dimension. Cette dimension nous la portons en nous, elle est au cœur de nous-mêmes, il nous suffit de sortir de la périphérie, d’oser un temps de retrait et de recueillement pour découvrir qu’au cœur de l’impossible, il y a le possible et l’improbable de la résurrection.
Ainsi le Christ qui est au milieu de nous, car le Christ ressuscité veut dire qu’Il est vivant aujourd’hui comme Il était vivant il y a 2000 ans, peut accomplir les mêmes miracles aujourd’hui qu’Il a accompli il y a 2000 ans, il vient nous provoquer dans notre foi, dans notre adhésion au mystère profond de la résurrection. Dans la majesté de cette fête, soyons dans l’assurance qu’Il est vivant et c’est ainsi que nous pouvons proclamer que Christ est ressuscité !
En vérité Il est ressuscité !