Louange4

Sainte Croix centre d'étude et de prière orthodoxe

La louange

La louange est au cœur de la prière de l’Eglise. Elle est la tonalité même de la prière.

La louange est tout à la fois l’expression de l’émerveillement, de la gratitude, de la révérence et de la dilatation du cœur sous l’effet de la grâce.
Elle est aussi ce qui nous fait accéder à la contemplation de la réalité telle qu’elle est.
Elle est en ce sens un chemin royal vers la « liberté glorieuse des enfants de Dieu ».

1  |  2  |  3  |  4  |  5

4. L’expérience de Dieu naît de l’expérience de la grâce.

L’expérience de Dieu naît de l’expérience de la grâce. Encore faut-il accueillir une grâce comme une grâce. La sensibilité à la grâce vient par la culture de l’émerveillement, en acceptant de se laisser toucher. C’est alors que jaillit la louange et l’action de grâce, par la contemplation des merveilles qui se manifestent à nos yeux.

La louange, une attitude intérieure.
La louange comme attitude est mémoire des bienfaits de Dieu : « Mon âme bénis le Seigneur et n’oublie aucun de ses bienfaits » Ps 102/2. Elle est attention à l’œuvre de Dieu dans ma vie, attention à mon histoire sainte, attention à la trajectoire spirituelle de mon existence.
Dans cette attitude, l’accent n’est pas mis sur les événements que je traverse, sur les épreuves de l’existence mais sur ce qu’ils opèrent en moi, sur la transformation spirituelle qu’ils permettent. Le regard est fixé, non sur le monde mais sur l’action de Dieu en moi, sur sa bienveillance. A cet instant, ma vie n’est plus dépendante des réalités de ce monde mais de ma relation à Dieu. Je ne suis plus esclave du monde mais libre pour Dieu.

L’attention à l’unique nécessaire m’affranchit de toute aliénation au monde.
Cette attention est aimantée par ce dialogue tant célébré par le psalmiste : « J’aime le Seigneur car il entend ma voix, mes supplications ; car il a penché son oreille vers moi, et je l’invoquerai tous les jours de ma vie » Ps 11/1-2. « Louez le Seigneur car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Qui dira les grandes œuvres du Seigneur. Qui publiera toute sa louange. Seigneur, souviens-toi de moi dans ta bienveillance… » Ps 105/ 1-2

La mémoire des bienfaits de Dieu.
La mémoire des bienfaits de Dieu tisse le chemin de foi. Elle fait entrer dans une autre vision de la réalité et fait vivre les arrhes du Royaume. « Marie méditait toutes ces choses et les gardait dans son cœur »Luc 2/19. Emerveillée par les œuvres que Dieu opérait au sein de son peuple, elle demeurait dans la mémoire de ses bienfaits. L’émerveillement la conduisait vers la louange perpétuelle, vers la Joie eucharistique.

La joie eucharistique.
Eucharistie, du grec Evkharisto, signifie merci, action de grâce. La joie eucharistique est la joie qui jaillit d’un cœur reconnaissant, d’un cœur comblé. Un cœur reconnaissant est un cœur qui a su cueillir les perles, qui a été attentif aux grâces, à l’effusion de la miséricorde divine au cœur même des réalités quotidiennes. La reconnaissance des grâces porte à accueillir l’amour du donateur. Par cette reconnaissance, par la louange, le cœur s’ouvre à cet amour, il fait l’expérience d’être aimé. Expérience fondatrice qui le rend libre de toute considération sur lui-même.

1  |  2  |  3  |  4  |  5